Les premières lignes de l'Ile Solitude...

Prologue

 C’est sûrement cela la mort ! Ou du moins quelque chose d’approchant. A vrai dire, les forces me quittent peu à peu. Combien de temps pourrai-je encore écrire ? Et à quoi bon poursuivre la rédaction d’un journal que personne ne lira jamais ?

De toute façon, Vendredi et moi n’attendons plus rien. Sauf la délivrance …

Je m’appelle Robinson, naufragé depuis fort longtemps sur cette île désolée. En guise de salut, voici ce qui m’est arrivé …

*   *   * 

Les flots déchaînés me laissèrent pour mort sur la grève d’une plage solitaire. Un vingt six avril.

Alors que je naviguais paisiblement sur un confortable petit voilier dont j’avais fait l’acquisition quelques mois plus tôt, une tempête tropicale avait eu raison du frêle esquif et de mes illusions. Le cauchemar marin dura de longues heures.

Sans savoir pourquoi ni comment, je m’éveillai au petit matin, allongé sur le sable d’une île inconnue, le visage tourné vers le soleil, sans blessure apparente.

J’avais tout perdu. Seuls quelques vestiges de mon embarcation étaient éparpillés autour de moi. Par chance, les deux coffres de navigation avaient été épargnés par le naufrage. Ils gisaient à quelques mètres l’un de l’autre sur le rivage. Du voilier, il ne restait quasiment rien, mis à part quelques morceaux déchirés de la coque et une partie du mat qui avait été arraché.  Fourbu et abandonné, je n’eus pas le courage de me relever et me rendormis. 

*   *   *