Les arbres

Les arbres sont comme

Des mains de poussière

Tendues vers le ciel.

Leurs longs doigts tordus

Voudraient, sans espoir,

Retenir les rêves

Des hommes qui passent.

Les oiseaux de feu

Ne s’y trompent pas :

Ils sont les messagers

D’une Maîtresse sans âge.

Sous le vent qui souffle,

Les mains agiles et noueuses

De leurs hôtes silencieux

Bercent d’illusions

Les hommes volages.

Immobiles, les arbres semblent

N’exister qu’à peine.

Et pourtant,

Ils n’attendent qu’un signe

Pour capturer les proies fragiles

De leurs rêves …