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Les livres de Jérôme Thirolle
19 janvier 2012

Le Château de Goussaincourt

 

Chardon photoJT

Extrait du Boiteux du parc Sainte-Marie (page 177) :

 

« Le trente-neuf se détachait facilement de l’enfilade hétéroclite de façades. Il s’agissait d’une maison étroite de quatre étages qui se différenciait de ses voisines par le balcon du deuxième niveau : une belle pièce de fer forgé alternant avec élégance spirales et plantes stylisées sur fond d’entrelacs très art nouveau. Quatre écussons de tôle émaillée y avait été fixés mais dont le sens, aujourd’hui plus ou moins perdu, restait en partie énigmatique : deux chardons superposés, un alérion, un chardon sur une croix de Lorraine et une épée couronnée encadrée par deux fleurs de lys. Tout le symbolisme et le bestiaire lorrain traditionnel étaient présents… Il ne s’agissait pas en réalité de tôle émaillée mais de blasons de faïence grise et bleue, fixés sur une plaque soudée à la grille, tout droits sortis des fours aujourd’hui fermés du Château de Goussaincourt, dans la Meuse. »

 

 

Quand j’entends le nom de ce village lorrain du canton de Vaucouleurs, arrondissement de Commercy, je ne peux m’empêcher de repenser aux après-midi ensoleillés où nous allions faire un tour en famille au château du lieu pour y admirer les céramiques fraîchement sorties des fours… Une faïence grise et bleue reconnaissable entre mille. Je passai donc, enfant, le porche avec cette sensation grisante de pénétrer un monde inconnu qui allait irrémédiablement me projeter dans une autre époque, pleine de mystères et de charme. Je me souviens vaguement de l’endroit où cuisaient les pièces, toutes plus lorraines les unes que les autres, affichant avec fierté de multiples emblèmes régionaux, le chardon en particulier. Je me souviens également de la vaste cour intérieure, d’une ancienne charrette à bras -de pompiers je crois- sous un auvent, de l’austère façade de la partie habitée et de la dépendance où étaient exposés et vendus pieds de lampe tournés à la corde, vaisselle, éléments d’apparats, tisanières et autres fontaines murales décoratives…

Il existe certainement encore aujourd’hui chez de nombreux particuliers lorrains d’innombrables céramiques signées du monogramme LvP, Louis Viansson Ponté, infimes témoignages d’un savoir-faire traditionnel qui s’en est allé.

LvP photoJT

La grille du balcon évoquée dans le Boiteux du parc Sainte-Marie existe mais elle n'arbore pas les "blasons de faïence grise et bleue [...] tout droits sortis des fours aujourd’hui fermés du Château de Goussaincourt, dans la Meuse".

Croix photoJT  Epée photoJT

Alérion photoJT

En les mentionnant dans le récit, j’ai voulu les ramener à l’existence, espérant que leur seule évocation, fût-elle discrète et anodine, puisse faire naître ici ou là de belles initiatives qui sortiront un jour de l’oubli les productions du château de Goussaincourt…

Face photoJT   Dos photoJT

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Commentaires
M
Bonjour,<br /> <br /> Avez-vous une adresse ou l'on vend des faïence bleues de Goussaincourt ?<br /> <br /> D'avance, je vous en remercie.<br /> <br /> Cordialement
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C
Que de souvenirs!.. J'y ai passé de nombreuses vacances, et ma tante me laissait parfois confectionner mes propres pièces d'enfant, qui sont aujourd'hui autant de drôles de témoignages de cette époque joyeuse...<br /> <br /> Pour info, il me semble que Roland NEX à Domrémy a pris la relève et poursuit l'oeuvre commencée à Goussaincourt...<br /> <br /> Cordialement,
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R
oui, moi aussi je me souviens de cette adorable propriété où madame Viansson-Ponté nous faisait découvrir ces oeuvres. Pour ma part je garde précieusement un petit vase acheté lors d'une visite.<br /> <br /> Si seulement un artiste nous pouvait faire revivre cette époque.
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