La Fée électricité à l’Expo

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Les cartes postales de l’Exposition de 1909 ont été innombrables. Tout ou presque y a été photographié, immortalisé et envoyé ensuite aux quatre coins de la France, voire dans l’Europe entière ou plus loin encore parfois. Parmi toutes celles qui existent, il en est plusieurs séries qui mettent plus particulièrement en avant la magnificence de cette manifestation…de nuit ! En effet, si les bâtiments resplendissaient d’apparat et de splendeur en plein jour, ils s’illuminaient aussi dans une féerie crépusculaire. Imaginez les interminables cordons de lampes à incandescence courant le long des arêtes et des corniches des Palais et des pavillons, offrant à l’ensemble une majestueuse ossature de lumière et de modernité ! La clarté en pleine obscurité grâce à la Fée électricité !

Une invention pas si ancienne que cela au demeurant, et c’est là qu’on retrouve une fois encore l’enracinement des organisateurs de l’Exposition Internationale de l’Est de la France dans la voie du Progrès ! La première lampe électrique à incandescence de l’américain Edison n’a été inventée que 30 ans plus tôt et l’électricité n’a pas encore envahi les foyers…

Les stands à la gloire d’une technologie, certes améliorée et développée tout au long du XIX^ème siècle, sont nombreux dans les travées et un Palais tout entier lui est même consacré pour vanter ses applications dans la vie (future) de tous les jours.

Mais pour aboutir à ce résultat, spécialistes et ingénieurs ont mis sur pied une formidable machinerie dans les coulisses pour que le parc Sainte-Marie et le terrain Blandan puissent d’une part s’illuminer au travers des lampes décoratives dont j’ai parlé mais aussi des lampes à arc, soit tout autour de la Porte Monumentale, soit au gré des allées, et d’autre part pour assurer le fonctionnement quotidien des innombrables machines qui en faisaient leur fierté.

Pour alimenter à la fois la force et la lumière qui firent la renommée et l’avant-gardisme de l’Exposition de 1909, une Station Centrale d’Electricité y fut créée de toutes pièces.

Des montagnes de charbon furent entreposées puis acheminées par un transporteur électrique à circuit fermé rigide constitué de chariots basculants, élaborés par la Maison Tourtellier et Fils de Belfort, jusqu’à un hangar situé à proximité du Palais de la Métallurgie où se trouvaient quatre énormes groupes électrogènes indépendants les uns des autres, constitués chacun d’eux par une chaudière à qui le charbon était destinée, une machine à vapeur et une dynamo.

L’objectif était clair : mettre en valeur le dynamisme de la grande région et montrer que l’avenir nous réservait des lendemains meilleurs.

Un passé finalement plutôt moderne pour une manifestation centenaire !...