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Les livres de Jérôme Thirolle
7 septembre 2012

La Porte Monumentale...

 

Affiche Claudinretouche

«  Nancy, 18 juillet 1909

 […]

 Il y avait déjà deux mois et demi environ que l’Exposition recevait du public et un peu plus de trois semaines qu’elle avait été inaugurée officiellement. Chaque jour qui s’écoulait depuis drainait d’innombrables curieux vers le quartier Blandan…

Une fois les formalités accomplies, Zélie se retrouva rapidement au pied de la Porte Monumentale, après avoir acquitté le prix de l’entrée, soit deux francs pour elles deux.

Camille ne put retenir alors un mouvement d’arrêt face à l’immensité de cette construction métallique dont elle avait aperçu quelques reproductions ces derniers temps sur des affiches ou dans des illustrés.

Elle se sentait minuscule devant ce portail fantastique et ses douze ans n’en étaient pas la seule cause… Il ne lui avait jamais été donné de contempler un tel ouvrage. Elle n’aurait pas été plus impressionnée si elle s’était retrouvée devant la Tour Eiffel, célèbre vestige d’une autre exposition dont son père lui parlait souvent quand elle était petite.

Profondément ancrée dans le sol, la Porte Monumentale arborait hardiment son grand arc ogival, solidement campé entre deux fins pylône ajourés, chacun porteur de puissantes lampes à arc. Prodige d’arabesques en tôles et en acier riveté, elle avait été offerte par la Société Anonyme des Hauts-fourneaux, Forges et Aciéries de Pompey dans le but de faire découvrir aux visiteurs les prouesses dont l’industrie lorraine était capable. Reposant sur d’énormes blocs de minerai de fer arrachés aux entrailles des mines de deux communes proches de Nancy : Faulx et Ludres, ses piliers faisaient penser à deux obélisques des temps modernes, vaillants gardiens d’un temple à ciel ouvert érigé en l’honneur d’une foi industrieuse promise à un bel avenir.

— Dépêche-toi, ma chérie, nous ne pouvons pas rester là ! dit-elle en la prenant par l’épaule.

Les deux femmes regagnèrent alors le flot compact des curieux qui s’engouffraient sous le portail. En passant prestement sous la voûte, Camille eut tout juste le temps d’apercevoir en son centre un large blason où s’étalait fièrement l’écusson nancéien, un magnifique chardon tout en couleurs, sous une rangée de drapeaux tricolores, rappel symbolique de l’attachement indéfectible à la France d’une région déchirée et meurtrie.

Poussées par une foule sans cesse grandissante, Zélie et sa nièce laissèrent derrière elles cet assemblage d’acier hérissé de multiples ampoules qui n’attendaient désormais que la tombée du jour pour embraser d’une lueur grandiose l’ensemble de l’arche ».

Le boiteux du parc Sainte-Marie, extrait

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