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Les livres de Jérôme Thirolle
25 janvier 2013

Discours de remise du Prix Georges Sadler de l'Académie de Stanislas en 2009

Académie Stanislas

Discours prononcé en 2009 à l'occasion de la remise du Prix Georges Sadler de l'Académie de Stanislas :

SÉANCE

PUBLIQUE ET SOLENNELLE

DU 25 JANVIER 2009

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Grand Salon de l’Hôtel de Ville de Nancy 

PRIX LITTERAIRES

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 Rapport sur le Prix Georges Sadler

par Monsieur le Professeur Jean Lanher

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" La commission des Prix littéraires de l’Académie de Stanislas, qui s’est réunie le 19 décembre 2008, a attribué le prix lorrain Georges Sadler à Monsieur Jérôme Thirolle pour son ouvrage « Les doigts d’or d’Elise ». Cet ouvrage à la couverture magnifiquement illustrée comporte 424 pages. Il a été édité aux éditions l’ECIR et a été imprimé en France en août 2008. Sa table des matières fait apparaître que la trame du récit se déroule à travers 33 chapitres. Le rapporteur de la commission était le Professeur Louis Chatellier.

L’ouvrage de Monsieur Jérôme Thirolle appartient à un genre qui a connu de tous temps en France un grand succès : le roman historique. Toutefois, il ne s’agit pas ici d’une histoire qui se développe autour d’un grand personnage ou d’un événement historique, mais d’un récit qui se déroule autour d’une usine spécialisée dans la fabrication d’une pièce de vêtement. Certes, il ne s’agit pas de n’importe laquelle, puisqu’elle unit l’utilitaire au luxe gratuit : la ganterie de cuir. L’auteur choisit une ville spécialisée de longue date dans la ganterie : Chaumont-en-Bassigny, et une époque où cette activité connut un éclat considérable, la fin du 19ème siècle, avant d’être entraînée dans un déclin irrésistible, l’après-seconde guerre mondiale. Mais l’auteur est romancier et non pas historien, bien qu’il soit remarquablement informé sur l’histoire de la ville, de la géographie des lieux et du travail des gantiers, jusque dans le plus petit détail.

La description du monde ouvrier, du travail des femmes en particulier, à la fin du 19ème siècle, le récit des événements petits et grands survenus à Chaumont au 19ème et au 20ème siècle sont évoqués avec précision et réalisme. Rien ne manque.

A travers un beau roman d’amour - Monsieur Thirolle est romancier, cela a déjà été dit - voici sous nos yeux une vaste fresque historique où le monde à un moment dangereux de son histoire, apparaît sous ses diverses facettes.

Nous assistons aux premières loges à la vie de l’usine de gants de Chaumont, au tannage des peaux, au collectage haut en couleurs - et en odeurs - des urines nocturnes vidées chaque matin dans le tonneau tiré par un cheval s’arrêtant, le temps de l’opération, devant les maisons de la ville, qui vont servir au blanchiment des cuirs, à la grève de 1920, au travail des couturières à façon, à la description ensoleillée de la basilique Saint-Jean et de ses dix-neuf chapelles, au naufrage du Titanic dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, qui engloutit avec la presque totalité des passagers les espoirs de la ganterie chaumontaise en la personne du jeune commissionnaire Casimir, à la déclaration de la Grande Guerre en août 1914, à l’ordre de mobilisation générale, au départ des trains des soldats dans une débauche de drapeaux tricolores qui rappelle la grande manifestation des Grands Pardons, dans les rues de Chaumont, chaque fois que la Saint-Jean du 24 juin tombe un dimanche. Institution fondée en 1475 et qui perdure jusqu’en ce début du 21ème siècle. Nous retrouvons en 1917 la déclaration de la guerre aux Allemands par les Américains, et leur engagement dans le conflit en septembre et octobre 1918 à Saint-Mihiel et en Argonne, qui entraîne la présence dense à Chaumont, devenue la première ville américaine de France, des troupes de la jeune armée du Général Pershing ; la visite du Président Millerand en 1923. Enfin les heures sombres de la deuxième guerre mondiale et de l’occupation allemande à Chaumont.

Grâce à ces pages empreintes d’émotion, d’une émotion qui ne faiblit pas, qui parcourt cet ouvrage, Chaumont-en-Bassigny - Bassigny lorrain – devient un miroir ou se reflète, sobrement mais justement évoquée, l’histoire d’un siècle, le 20ème, marqué de deux guerres, plus affreuses l’une que l’autre, dont nous avons célébré l’an dernier le 90ème anniversaire de la fin des combats de la première en 1918.

L’Académie de Stanislas, son Président, le bureau, la commission des prix et tous ses membres vous prient, Monsieur, pour la publication de votre ouvrage

« Les doigts d’or d’Elise », de recevoir le prix littéraire lorrain Georges Sadler."

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