Les cartes de voeux !

Ah la belle période que celle des vœux ! Un début d’année n’aurait rien d’un début d’année sans cette débauche de bises, d’accolades, de cartes et de souhaits en tous genres. Les cartes. Je m’en tiendrai ici à elles. Pas les dématérialisées, les informatisées proposées gratuitement et industriellement par nombre de sites Internet dont c’est devenu à peu près la spécialité et qui proposent désormais leurs services lors de tout événement d’une vie, triste ou heureux, factuel ou récurrent, individuel ou collectif. Comme elles sont souvent décevantes ces cartes uniformisées, musicalisées parfois et même animées à l’aide de zigouigouis visuels qui se ressemblent tous et qui envahissent sans compter les écrans plats de nos PC, tablettes et autres smartphones !

Les autres, les cartes papier, sont-elles pour autant plus humanisées, plus personnelles, plus sincères que les autres ?

Un petit coup d’œil sur celles arrivées ici ou là par la Poste en ce début d’année 2014 peut en faire douter…

Mais même avec leurs défauts, elles font quand même plaisir. Elles rappellent discrètement que, quelque part, quelqu’un pense à vous et vous souhaite généralement -selon les cas-  joie, bonheur, prospérité, et réussite (souvent professionnelle, assortie cependant de satisfactions personnelles). Elles espèrent toujours pour leurs destinataires une belle, très belle, heureuse ou bonne année, et quelquefois des vœux sincères (comment pourrait-il en être autrement ?).

Il y a ceux qui agrémentent leurs vœux d’une citation, de préférence celle d’un Saint-Exupéry, d’un Gandhi ou -plus récemment- d’un Jaurès, histoire d’ancrer dans plus de profondeur stylistique et ambitieuse un souhait qui dépasse la simple relation humaine pour toucher à une grâce universelle d’absolu…

Il y a également ceux qui enrichissent leur carte d’un texte manuscrit…imprimé (dans les milieux professionnels ou institutionnels, publics ou privés) pour faire plus « vrai » mais dont le rendu impersonnel confère finalement à leur envoi un effet inverse à celui qui était initialement recherché… On peut déplorer aussi dans ces milieux les cartes au nombre incalculable qui, au contraire, ne s’embarrassent même pas de la moindre trace manuscrite, réelle ou manufacturière. Une sorte d’envoi réflexe, annuel et mécanique, qui ne comporte aucun signe de considération véritable pour celui à qui il est destiné. Il est fort probable d’ailleurs que ces cartes n’ont jamais transité par les mains de l’expéditeur qui souhaite pourtant à son destinataire des vœux sincères, on l’a déjà dit…

D’un point de vue plus formel, tout en relevant la quasi disparition d’un éphémère engouement pour le scrapbooking, on admirera au passage des décors de Noël, des rondes humaines, des planètes Terre mises en scène de toutes les façons, de Google Earth à Andy Warhol, des vœux écrits dans des langues qui se veulent cosmopolites et donc fraternelles en humanité, des cœurs, des trèfles à quatre feuilles, des flocons de neige, des fleurs qui éclosent, des plumes qui s’envolent et j’en passe…

Mais bon, n’importe quelle médaille a inévitablement son revers et puis elles titillent tout de même en nous un petit intérêt ces cartes au moment où on les reçoit, il faut le reconnaître ! Allez, ne faisons pas la fine bouche et accueillons-les comme il se doit : avec un beau battement de cœur !

Bonne année à toutes et à tous !