La Pastorale des santons de mon village : le bonhomme de neige

Les temps sont durs… Surtout pour un bonhomme de neige. Avec ce réchauffement climatique qui ne cesse d’alimenter les conversations, l’horizon n’est pas tout rose…. Ou tout blanc, c’est selon. Question de point de vue. En tout cas, le bonhomme de neige est heureux. Heureux d’être là, au milieu de ces villageois hauts en couleur (c’est le cas de le dire, la gouache des artisans santonniers y aide beaucoup !), heureux de faire partie de cette assemblée qui ne se réunit qu’une fois par an au moment de Noël. Echarpe au vent, bonnet sur la tête, il sourit. A ceux qui le regardent, au monde, à la vie. D’un amas de cristaux resplendissants de blancheur, il est devenu un symbole ici, un étendard. Celui de la pureté, de la simplicité et du bonheur. Un bonheur sans complication, à la portée de tous, immédiat et universel. Il brandit fièrement un balai de branchages comme pour montrer qu’ainsi équipé, il est un peu humain, à sa manière. Lorsque les beaux jours reviendront, il sera temps pour lui de regagner l’universalité absolue de la nature toute puissante, attendant patiemment au fil du cycle des saisons le retour des premiers frimas, signes annonciateurs de sa renaissance. Pour les petits enfants, il est au village ce qu’Olaf est à la Reine des Neiges de Disney, un messager sympathique et débonnaire, un ambassadeur du bien-vivre ensemble, authentique et décomplexé. Mais je me tais car à m’entendre ainsi parler, je vois qu’il rosit… Ah, sapré bonhomme de neige, comme on dit en Lorraine !...

À suivre…