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Les livres de Jérôme Thirolle
29 février 2020

L'Autre... Transi !

 

L'Autre PhotoJT

Transi : « Nom masculin. Effigie d’un mort à l’état de cadavre nu et se décomposant, dans la sculpture du Moyen Age et de la Renaissance ».

Telle est du moins la définition qu’en donne le Petit Larousse. Il faudrait cependant la compléter d’éclairages plus modernes…

J’en veux pour preuve la manifestation L’Automne des Transis organisée à Bar-le-Duc au tournant du Millénaire pour célébrer l’année Ligier Richier et qui a réuni en son temps pas moins de dix-huit artistes contemporains autour du plus célèbre des barisiens.

Si René de Chalon ne l’était pas, barisien, autrement dit habitant de Bar-le-Duc, sa dépouille transfigurée l’est devenue par excellence et peut même être considérée aujourd’hui comme l’une des œuvres d’art majeures dont s’enorgueillit le chef-lieu de la Meuse.

C’est ainsi que des peintres, des photographes et des sculpteurs des temps modernes (pas des charlots !) sont partis de la statue de Ligier Richier pour laisser libre cours à leur imagination en réinterprétant le grand ancêtre au travers de cinq expositions et d’une dizaine de manifestations.

Y participèrent Lydie Aricks, Hans Bouman, Fabian Cerredo, Nicolas Chénard, Jean-Jacques Dournon, Michel Haas, Jean-Robert Ipoustéguy, Fred Kleinberg, Richard Laillier, Sylvia Lidberg, Bengt Lindström, Sandra Martagex, Denis Monfleur, Emmanuelle Renard, Robert Sobocinski, Jean-Michel Solvès, Benoît Tranchant et Vladimir Velickovic.

De tous ces artistes, je ne retiendrai arbitrairement que l’un d’eux dont une œuvre a élu domicile sur l’esplanade du Château, à proximité de l’endroit même où se dressait jadis le Transi, adossé à un épais pilier de la Collégiale Saint-Maxe dont la Révolution n’a rien laissé à ses descendants, si ce n’est le célèbre Ecorché, accompagné de quelques restes osseux rangés en vrac dans des boites, bien au chaud désormais sous les voûtes de l’église Saint-Etienne.

Mais pour en revenir à l’esplanade, seul le curieux apercevra dans un coin sur la droite cette haute masse métallique, torturée et tortueuse, à proximité d’un petit hangar, aussi hideux qu’utile je suppose, mais pas du meilleur effet quant à l’écrin qu’il offre à L’Autre, le bronze de quatre mètres de hauteur de Robert Sobocinski.

L’Autre. L’autre Transi. Le Transi de Ligier Richier revu, revisité, revigoré, dans un mouvement qui monte vers le ciel comme une flamme, à la manière de son prédécesseur, la pierre calcaire en moins, la modernité en plus.

Alors, bien sûr, il faut le savoir car on ne reconnait pas de prime abord le geste du prince d’Orange mais en faisant courir le regard sur et dans cette œuvre, on finit par y entrer et par y deviner bien plus que ce que la première impression ne laissait entrevoir…

L’Autre, injustement confinée dans un recoin biscornu de l’esplanade, mériterait mieux à n’en pas douter. Alors, si vous passez par la « capitale » de la confiture de groseilles épépinée à la plume d’oie, n’hésitez pas : après avoir admiré notre bon vieux Transi, faites un détour à l’autre bout de la Ville Haute pour saluer son double contemporain, tout de bronze vêtu…

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