Réponse à un lecteur...

Un lecteur m'a fait part de cette réflexion récemment :

" je trouve également navrant que Monsieur Bataille soit si peu reconnu, surtout ici dans le département berceau de sa famille mais c'est le cas de bien d'autres malheureusement dans notre région au passé si prolifique en grands Hommes et événements historiques. Sans même quitter Moux, a l'image d'un Jean Lebreau ou encore le grand père d'Henry Bataille: Prosper Mestre-Huc avec l'ineffable "Pâquerettes" et une multitude que j'oubli ici volontairement faute de temps."

En parallèle, il me demandait :

"Pour revenir plus directement sur votre ouvrage et son intrigue, quel a été le déclencheur qui vous a conduit au pied de l'Alaric, Quelle force mystérieuse a guidé vos pas jusqu'à la porte de plâtre ? "

Voici ma réponse...

Pour répondre à votre interrogation, c'est une forme de hasard qui m'a conduit jusqu'aux portes de l'Aric. Petit retour aux sources...

Il y a de cela plusieurs années, le journal local se faisait l'écho d'une bizarrerie découverte par un lecteur sous la forme d'une carte postale ancienne représentant une "gloire" locale, le Transi de Ligier Richier (statue du 16ème siècle qui fait venir à Bar-le-Duc des érudits qui sans cela n'y mettraient jamais les pieds...), avec une étrange mention se rapportant à une bourgade du sud de la France. Stupeur du rédacteur de l'article, incompréhension de plusieurs lecteurs qui s'émouvaient de constater le rattachement erroné de notre patrimoine local à un lointain village et non au chef-lieu de la Meuse. Fin du premier acte. Quelques semaines plus tard, un second encart venait préciser que selon certaines informations obtenues on ne sait trop comment, une copie du Transi se trouvait effectivement dans un village répondant au nom de Moux mais dont la localisation précise n'avait pas pu être déterminée. Il n'en fallut pas davantage pour attiser ma curiosité. Je sentais dans cette troublante gémellité quelque chose qui me "parlait" et m’intriguait à la fois. Je collectais alors les deux articles et les mis de côté. Peu de temps après, toujours titillé par cette étrangeté, j'entrepris de vagues recherches sur ce village et découvris qu'un auteur oublié, Henry Bataille, avait fait installer, sur ce qui était visiblement son tombeau, une copie de la statue dont nous nous enorgueillissons ici.

Le hasard, une fois de plus, me mit rapidement entre les mains l'édition originale de la Divine Tragédie dans laquelle, en illustration de la photogravure du Transi, Henry Bataille précise que cette image "prendra sa place de frontispice lorsque le livre aura été complété, achevé et qu'ici-bas la Tragédie se sera dénouée". C'est alors que j'ai eu l'impression que cette statue avait ou plutôt "était" un message que seuls des yeux avertis sauraient décrypter. Il m'en fallait savoir plus, c'était devenu inévitable...

Je demandais alors à mon beau-frère (qui habitait à Trèbes) de faire un tour du côté de Moux pour tenter de retrouver l'enclos funéraire et c'est un vrai reportage photographique qu'il me fit parvenir ensuite. En parallèle, je découvris qui était Henry Bataille et à force de lectures je fis la connaissance fortuite de l'abbé Saunière. Il n'en fallut pas davantage pour les mettre en relations les uns avec les autres...

Monsieur Lupin fit effectivement partie des livres que j'ai lus mais il faudrait y ajouter aussi les Jarnac, Bedu, Captier, Corbu et bien d'autres, sans oublier Aragon qui a toujours nourri envers Henry Bataille une étrange admiration.

Je me suis rendu sur place une première fois en 2008, avant que le "tombeau" de Henry Bataille ne soit refait, et une autre fois un peu plus tard pour m'imprégner de ces lieux si extraordinaires.

Voilà en quelques mots ces "forces mystérieuses" qui m'ont fait découvrir les richesses d'une contrée que je ne connaissais pas et qui mériterait d'être mise en lumière à sa juste valeur...

Mon roman n'est qu'une modeste contribution à cet édifice...